Chaque année, des centaines de milliers d’automobilistes, motards et cyclistes empruntent la route pour le Mont Ventoux, sur le versant Nord, en provenance de Malaucène. Et si parmi eux, certains ralentissent devant l’immense mur de pierre bombé et lisse, situé environ un kilomètre au-dessus de la source du Groseau, aucun n’y verra autre chose qu’une étonnante formation géologique. Pourtant, il s’agit là d’un lieu sacré, haut lieu de croyance locale, dont l’histoire est bien connue des Vauclusiens. Cette concrétion de calcaire est surnommée le portail Saint-Jean, et forme en effet un gigantesque arc de cercle à la couleur sombre, se détachant très nettement du reste de la paroi rocheuse.
Les histoires concernant ce lieu sont nombreuses, et pour la plupart reliées au Christianisme. Mais mises à part quelques variantes, toutes s’accordent autour d’une légende selon laquelle le mur serait une porte s’ouvrant chaque année, à Noël, pendant la messe de minuit. À l’intérieur, s’étendrait un long couloir au fond duquel trônerait la Chèvre d’Or, célèbre gardienne de trésors. Mais il faut faire vite, car le portail se referme très rapidement après s’être ouvert, dès la fin de la lecture de l’Évangile. De ce que l’on sait, tous ceux qui s’y sont aventurés n’en sont jamais revenus…
Texte et photo : Simon SAADA - Paru dans : Ventoux Magazine