On ne peut pas parler des légendes du Vaucluse sans évoquer la Pré-Fantasti à Caromb. Cette bâtisse aux teintes ocres est l’ancienne demeure des frères Barberini
et neveux du pape Urbain VIII, Mattéo Barberini, élu en 1623.
Ces derniers, accusés de pratiquer l’alchimie, totalement interdite en cette période, auraient été bannis de Rome et seraient venus se réfugier sur les terres provençales.
Mais lors d’une dispute, l’un des deux frères aurait jeté au visage de l’autre une fiole de vitriol, le condamnant à une mort lente et affreusement douloureuse. Depuis, on dit que son esprit hanterait toujours les lieux. Une sombre réputation qui ne s’arrangera pas lorsqu’en 1909 le poète Marius Jouve fut mystérieusement assassiné alors qu’il se trouvait à proximité de la bâtisse.
Si l’histoire contredit la légende en livrant des indications différentes concernant la fin des deux frères, d’autres événements ont su maintenir les croyances jusqu’à même créer le mythe, comme l’incendie qui s’y déclencha il y a une vingtaine d’année. La littérature s’emparera de la légende avec l’histoire sanglante de « La Barrette rouge » d’André de Richaud, qui évoque un château abandonné au pied du Ventoux, contant quelques étrangetés et atrocités ayant lieu en son sein.
La vieille de demeure en pierre ne s’est ainsi jamais détachée d’une mémoire locale nourrie depuis des siècles, la considérant comme un lieu maudit, l’un des plus hantés du Vaucluse.
Texte et photo : Simon SAADA - Paru dans : Ventoux Magazine